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réelle et faire ressortir, dans ma courte réponse, l’esprit dont nous devons être animés.

Votre fondateur, assure-t-on, désirait que son Académie s’occupât avant tout de l’histoire de la Lorraine, qu’elle se livrât presque uniquement à des recherches relatives à la province dont il voulait être le bienfaiteur. Plus d’un siècle s’est écoulé, et l’on a pu dire avec raison que l’histoire de la Lorraine est faite, du moins en très-grande partie. Vous connaissez, du reste, les investigateurs patients qui ont pris cette tâche à cœur ; comme les sujets de leur étude, ils appartiennent maintenant pour la plupart au passé.

Cette ancienne Société devait-elle demeurer renfermée dans un cercle étroit, et même, dès le principe, la pensée du roi de Pologne était-elle aussi exclusive ? On peut en douter si l’on se rappelle les illustres étrangers qui, avec son assentiment, figurèrent dans la première Académie. Les développements du temps, une émulation progressive, obligèrent l’Académie Lorraine à étendre ses attributions, à admettre dans ses recueils tous les genres de travaux, et tel fut le zèle de nos compatriotes que des Sociétés nouvelles, provoquées par les exigences de leurs spécialités respectives, se détachèrent de leur mère à diverses époques, pour vivre à part comme des filles émancipées. C’est en vain qu’on aurait voulu ralentir un si énergique effort.