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réglées, rachète l’initiative qu’elle a perdue par la perspicacité de ses jugements, la rapidité et la solidité de ses raisonnements et la profondeur de ses vues. Cette action que le médecin est obligé lui-même de reconnaître, quand il n’est pas aveuglé par l’esprit de parti, demande évidemment à être connue dans son essence, c’est-à-dire qu’il me faut maintenant faire ce qu’on appelle une théorie du magnétisme. Mesmer, qui, fatigué de ses insuccès comme médecin, était à la recherche d’une voie capable de le conduire à la fortune, Mesmer, autour de qui il s’est fait tant de bruit, à qui l’on attribue encore aujourd’hui l’honneur de la découverte du magnétisme, n’a eu en réalité que l’habileté du charlatan qui sait exploiter les idées des autres. Comme application pratique et comme théorie, il n’a fait que copier, et encore il n’a reproduit que des erreurs sans entrevoir la vérité. Il trouva dans Paracelse les premières traces du traitement magnétique, et dans Épicure, les éléments de sa théorie magnétique. Avec son fameux baquet, avec ces mélodies qu’une musique harmonieuse faisait entendre dans la salle de ses séances, avec l’appareil pompeux dont il s’entourait, avec tous ces moyens très-propres à frapper l’imagination, il ne parvint qu’à provoquer des crises d’hystérie, et il ne produisit même pas, ou il ne reconnut pas cet état singulier des facultés de l’âme que devait constater plus tard Puységur et qui devait recevoir le nom de somnambu-