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ments pour fournir une apparente justification à cette source d’exploitation. Je suis resté confondu en faisant le relevé des cas et de la nature des guérisons attribuées au magnétisme. Ma première impression a été de ne pas comprendre pourquoi, à l’heure qu’il est, l’humanité n’a pas encore perdu la triste habitude de mourir ; mais mon étonnement a bientôt cessé en retrouvant partout des preuves évidentes d’erreurs de diagnostic. Qu’on soit magnétiseur ou médecin, il est facile de guérir une maladie qui n’existe pas. Les quelques succès réels du magnétisme reposent uniquement sur l’influence incontestable que peut exercer le moral sur le physique. Qu’il s’agisse d’une de ces maladies nerveuses, c’est-à-dire sans lésions matérielles, dans lesquelles l’imagination joue un grand rôle, une de ces maladies qui absorbent l’esprit et créent pour le corps des souffrances réelles, qui, nées sous l’influence d’émotions et de passions dépressives, subissent toutes les variations de l’état moral ; celles-là, le magnétisme peut les guérir tout aussi bien qu’un changement de milieu, ou que les phrases persuasives du médecin. Je crois même que dans ces circonstances, le magnétisme est plus souvent couronné de succès, parce que celui qui s’adresse aux moyens surnaturels, leur accorde une confiance entière et aveugle ; et si les procédés magnétiques sont appliqués à la personne malade elle-même, on comprend qu’en ébranlant chez elle le sys-