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Bien des hypothèses ont été forgées pour expliquer ces phénomènes et on ne sera pas surpris d’apprendre que les mots : catalyse, état moléculaire, état particulier et autres expressions qui n’expliquent rien, ont été prononcés à cette occasion.

Dès le principe, j’ai vu dans ce produit, autre chose qu’un métal dans un état moléculaire particulier : me basant sur les propriétés explosives du chlorure, du bromure et de l’iodure d’azote et sur l’analogie qui existe entre l’azote et l’antimoine, j’ai admis dans le métal de M. Gore, la présence d’un corps semblable au chlorure d’azote, par conséquent d’un composé, qui peut être considéré comme un hydrure d’antimoine dans lequel une partie de l’hydrogène est remplacée par du chlore (Journ. de Pharm. et de Chim. t. xxvii, p. 283 ; t. xxxiv, p. 235 ; t. xxxix, p. 155)[1].

De nouveaux faits constatés par M. Bœttger et par M. Gore lui-même viennent à l’appui de cette explication. Le premier reconnaît d’abord que le dépôt galvanique d’antimoine ne se forme qu’à la condition d’opérer sur un composé halogène de ce métal et que de plus,

  1. Il faut donc s’attendre à voir produire un jour du phosphore explosif, de l’arsenic explosif sinon même du bismuth explosif, en raison des analogies qui rattachent tous ces corps simples à l’azote et à l’antimoine (v. dans Mém. de l’Acad. de Stanislas de l’année 1861, p. 126, le travail intitulé « Sur les relations d’Isomorphisme qui existent entre les métaux du groupe de l’azote. »)