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Faunes et des Flores distinctes se remplacent dans la série régulière des formations, et tous ces faits viennent nous démontrer la pluralité et la succession de créations organiques spéciales aux divers âges de notre planète. L’espèce n’a donc pas plus varié pendant les temps géologiques que durant la période de l’homme ; les révolutions que notre globe a subies et dont il porte dans notre globe les stigmates indélébiles, n’ont pu altérer les types originairement créés ; les espèces ont conservé leur stabilité jusqu’à ce que des conditions nouvelles aient rendu leur existence impossible ; alors elles ont péri, mais elles ne se sont pas modifiées[1]. »

Ainsi l’hypothèse de l’élection naturelle n’a pas seulement contre elle ses impossibilités intrinsèques et les faits historiques qui la démentent ; les antiques annales de la vie sur notre globe la condamnent encore par l’autorité de leur témoignage et par celle de leur silence. Et maintenant il est inutile de nous arrêter aux détails et de chercher de nouveaux arguments dans les faits particuliers qui, de son aveu même, embarrassent le plus notre auteur. Tels sont certains, instincts remarquables des animaux, et certains organes très-parfaits entre lesquels l’œil est le plus admirable. Nous dirons cependant un mot des uns et

  1. Godron, De l’espèce et des races, T. I, p. 331 — 334.