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sation comme de son être, de ses lois et de sa vie comme de sa substance, de sa forme comme de sa matière.

Il suit de là que toute théorie de la nature qui supprime l’idée de la Providence et des causes finales, c’est-à-dire l’idée d’un plan conçu, voulu, réalisé, surveillé par la cause première, l’idée d’une intervention de Dieu dans la production et l’organisation des êtres, est nécessairement fausse quand elle ne serait pas absurde en soi. En admettant, contre tout bon sens, qu’il nous fût à la rigueur possible, si l’idée de Dieu nous manquait, d’expliquer l’ordre qui règne dans le monde par le jeu inconscient et aveugle des forces de la nature, cette explication, quelle que soit sa formule, tombe à l’instant devant ce fait démonstrativement établi : que Dieu existe, qu’il est créateur, et que la nature elle-même est produite intégralement par un acte de l’intelligence et de la liberté divines. Elle se réduit donc tout au mieux à un jeu d’esprit sans valeur scientifique. Ne pouvant avoir la prétention d’être autre chose qu’une hypothèse, elle s’évanouit nécessairement en présence d’une explication différente qui n’est plus une hypothèse, mais une vérité absolument certaine.

Voulons-nous apercevoir plus distinctement encore le caractère purement fictif de toute théorie scientifique qui efface de propos délibéré la notion de la Providence, par exemple de tous les systèmes d’histoire naturelle