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existant entre le magnétisme et les névroses qui rentrent dans le domaine ordinaire de la pathologie, que l’état singulier que peut acquérir le système musculaire sous l’influence des procédés hypnotiques. Assez souvent les muscles sont devenus incapables de tout mouvement volontaire, sans avoir perdu toutefois leur contractilité ; car ils conservent aux diverses régions du corps toutes les positions déterminées par une main étrangère, quelques fatigantes quelles soient. Les membres restent comme congelés dans les situations qu’on leur imprime. En un mot, l’hypnotisé est devenu cataleptique. C’est alors qu’on peut dire qu’il a perdu totalement sa volonté physiologique. Non-seulement il lui est impossible de concevoir un but, une détermination pour ses mouvements, mais il ne peut plus commander la contraction à ses muscles. Parvenu à ce degré, le magnétisé n’est plus même un automate agissant par les ressorts de sa propre organisation, c’est un morceau de terre glaise qui, sous la main du sculpteur, prend et conserve les poses et les formes les plus variées.

Mais dans la production de ce phénomène, le magnétisme n’a que la valeur d’une cause déterminante ; car on ne peut pas le provoquer à son gré chez tout le monde. Les moyens artificiels employés ne font que susciter la manifestation d’une prédisposition liée au tempérament des individus. S’il existe une dispro-