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presque toutes les Crucifères, les étamines longues primitivement écartées l’une de l’autre, se rapprochent tellement qu’elles deviennent contiguës, se moulent même quelquefois l’une sur l’autre et se touchent alors par un bord plan au lieu d’être arrondi, de telle façon qu’on a eu l’idée de considérer chaque groupe comme étant le résultat du dédoublement d’une étamine unique. Si l’on se rappelle ce que nous avons dit de la forme du bouton floral, qui représente habituellement un prisme à peu près à base de losange, on comprendra que cette forme est déterminée par la pression des fleurs voisines qui agit obliquement sur les quatre faces du prisme et refoule l’une vers l’autre les étamines longues et les soude quelquefois par leurs filets. On comprendra également pourquoi dans le Clypeola cyclodontea Del., sur lequel Moquin-Tandon[1] s’est appuyé pour admettre la théorie du dédoublement, les étamines longues ont leurs filets ailés et munis d’une dent à leur bord externe, tandis que ces supports de l’anthère en sont dépourvus à leurs côtés contigus ; du reste dans plusieurs Alyssum les filets des étamines longues sont pourvus sur leurs deux bords d’une aile et d’une dent ; dans la plupart des Crambe, ils portent

  1. Moquin-Tandon, Sur la symétrie des étamines du Clypeola cyclodontea dans le Bulletin de la Société d’Agriculture de l’Hérault, 1831.