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Quelle est la cause de cet avortement et pourquoi certaines espèces ou certaines fleurs y échappent-elles ?

De Candolle émet, à cet égard, une opinion qu’il déclare lui-même hypothétique. « Ces bractées, dit-il, n’existent que dans quelques espèces des genres Sisymbrium et Farsetia et ne paraissent liées avec aucune autre circonstance d’organisation. Dans toutes les autres Crucifères on peut les regarder comme ayant disparu avant le développement visible de la plante par suite d’un avortement prédisposé ; mais cette hypothèse pèche cependant ici sous un point de vue, c’est que lorsque les bractées existent elles sont grandes et foliacées ; lorsqu’elles manquent, elles manquent complétement et sans qu’il soit possible d’en trouver le moindre rudiment » [1].

Turpin admet aussi l’avortement des bractées et en recherche la cause. « Si l’inflorescence de ces plantes, dit-il, nous offre des fleurs entièrement dépourvues de feuilles rudimentaires, je dis presque entièrement, car dans un grand nombre de Crucifères, les deux ou trois premières qui se développent en sont toujours accompagnées ; ne peut-on pas en trouver la cause dans ce rassemblement d’un grand nombre de fleurs ramassées, pressées sur le même point, et qui,

  1. De Candolle, Mémoire sur la famille des Crucifères. Paris, 1821, in-4°, p. 14 et 15.