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bractées lorsqu’elles semblent manquer complétement, laissent souvent encore des traces de leur existence par les décurrences qui naissent de la base du pédoncule nu.

Les bractées figurent donc dans le plan primitif de l’inflorescence des Crucifères.

Guidés par des idées théoriques, plutôt que par des observations positives, plusieurs auteurs étaient arrivés depuis longtemps à la conclusion que nous venons de formuler. De Candolle qui a démontré ou pressenti tant de vérités organographiques, s’exprime ainsi à ce sujet : « Mais ce que les grappes des Crucifères présentent de plus remarquable c’est que dans presque toutes on n’aperçoit pas le moindre vestige des bractées ou feuilles florales qui, d’après les lois de l’analogie et de la plus sévère théorie devraient exister au-dessous de chaque pédicelle »[1]. Turpin[2] et Krause[3] admettent aussi une opinion analogue, mais sans la démontrer par des faits.

  1. De Candolle, Mémoire sur la famille des Crucifères. Paris, 1821, in-4°, p. 14 et Mémoires du Muséum d’histoire naturelle, t. 7, p. 193.
  2. Turpin, Mémoire sur l’inflorescence des Graminées et des Cypérées, comparée avec celle des autres végétaux sexifères. Paris, 1819, in-4°, p. 5 et Mémoires du Muséum d’histoire naturelle, t. 5, p. 430.
  3. Krause, Einige Bemerke über den Blumenbau der Fumariaceæ und Cruciferæ, in Botanische Zeitung, t. 4. (1846) p. 142.