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l’abandonner, elle brava seule les plus grands dangers, arrêta l’invasion, érigea des trophées, préserva de l’esclavage les peuples encore libres et rendit à une entière indépendance tous ceux qui, comme nous, demeurent en deçà des Colonnes d’Hercule. Dans la suite, de grands tremblements de terre et des inondations engloutirent tout ce qu’il y avait chez vous de guerriers ; l’île Atlantide disparut sous la mer ; aussi, depuis ce temps la mer est-elle devenue inaccessible et a-t-elle cessé d’être navigable par la quantité de limon que l’île abîmée a laissé à sa place. »

« Voilà, Socrate, en peu de mots, le récit que le vieux Critias tenait de Solon… » Œuvres de Platon, t. XII. « Timée, » p. 3 (trad. par V. Cousin).



« Remarquons d’abord que selon la tradition égyptienne, il y a neuf mille ans qu’il s’éleva une guerre générale entre les peuples qui sont en deçà et ceux qui sont au delà des Colonnes d’Hercule  »

« Quand les dieux se partagèrent le monde, chacun d’eux eut pour sa part une contrée dans laquelle il établit des temples et des sacrifices en son honneur. L’Atlantide échut à Neptune… Vers le milieu de l’île, sur une montagne peu élevée, demeurait avec sa femme Leucippe, Événor, un des hommes que la terre avait autrefois engendrés. Ils n’avaient d’autre enfant qu’une fille nommée Clito… Neptune en devint épris et s’unit à elle… Cinq fois Clito le rendit père de deux jumeaux qu’il éleva… Ensuite ayant divisé l’île en dix parties, il donna à l’aîné du premier couple la demeure de sa mère avec la riche campagne qui l’entourait ; il l’établit roi sur ses frères et l’appela Atlas ; c’est de lui que