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de cauchemar. Il est dans la position d’un paralytique qui voit un danger, veut le fuir, et se sent dans l’impossibilité de le faire.

Le somnambule naturel est dirigé par une idée qui, déjà, a pu le préoccuper pendant la veille, mais qui, dans le noctambulisme l’absorbe entièrement, à l’exclusion de toute autre pensée. Il ne vit plus que pour et par cette idée fixe. Il reste étranger à tout ce qui n’est pas elle ; il ne conçoit plus qu’elle, mais il la conçoit avec toute la justesse possible. Il veut sa réalisation et il l’obtient, parce que la vie de relation n’est pas complétement endormie et qu’il conserve les moyens d’action. Sa volonté ne reste plus à l’état de simple idée, elle se manifeste matériellement par des actes ; il jouit, lui, non-seulement de sa volonté, mais d’une conception juste, seulement elle est limitée.

Dans l’hystérie comme dans le somnambulisme naturel, la volonté trouve une impulsion irrésistible dans l’intelligence même de l’être auquel elle appartient. Elle est encore l’esclave d’une idée ; mais tandis que dans le cas précédent elle poursuit fatalement un but, un désir du moi, dans celui-ci, elle atteint fatalement un but malgré le moi, elle va à l’encontre de ses désirs.

Chez l’extatique, c’est la volonté qui commande à la conception. Il veut fermement détacher son âme des choses de la terre et s’abîmer dans la contemplation