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au lever du soleil, des terres se développant sur certains points de l’horizon et formant une masse qui ne pouvait, évidemment, appartenir qu’à un continent. L’Archipel des îles Canaries était pour ainsi dire à leurs pieds, en sorte qu’il n’était pas possible de confondre les terres qui apparaissaient à l’horizon avec les îles du groupe des Canaries quelle que fut la distance qui les séparât.

« C’étaient donc des terres autres que celles des îles Fortunées qui se montraient à leurs regards étonnés, et ce n’étaient, en effet, ni plus ni moins que les montagnes Appalaches de l’Amérique que l’on apercevait du haut de cet observatoire colossal. Le doute n’était plus permis d’après le calcul fait par un des voyageurs qui connaissait cette partie de l’Amérique et tous s’extasièrent devant ce spectacle grandiose qui leur offrait la vue du continent américain à une distance de près de 1000 lieues. »

Le Courrier des Sciences auquel nous empruntons cette observation ajoute ce qui suit[1] :

« Ce spectacle était dû à un mirage des plus merveilleux. Les effets de cette réfraction extraordinaire sont produits par le vent humide de l’Ouest-Sud-Ouest qui règne dans cette partie de l’Océan. Le jeu des réfrac-

  1. Courrier des Sciences et de l’Industrie, par V. Meunier, III, p. 28. (3 juillet 1864.)