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l’autre est l’assyrien. Certaines personnes l’appellent aussi le babylonien ; car les deux grands empires de Ninive et de Babylone parlaient la même langue.

Malgré M. Luzzato, qui avait trop légèrement cru reconnaître là des indices de sanscritisme, c’est bien et dûment le sémitisme qui la revendique. Non pas qu’à ce classement, d’abord très-controversé, de graves objections n’aient été présentées par un savant linguiste, qui certes était pertinent dans la matière ; mais on a trouvé moyen de les résoudre ; et seulement, il demeure établi qu’un tel sémitisme n’est pas identique avec celui des Hébreux ou des Arabes. L’assyrio-babylonien a des traits grammaticaux qui lui sont propres ; il forme, sur le tronc sémitique, un rameau non douteux, mais latéral ; comparable, par exemple, à celui que l’éthiopien était déjà reconnu constituer sur le même arbre.

Maintenant, Messieurs, comment s’y est-on pris pour réussir à déchiffrer les caractères de la seconde et de la troisième classes des inscriptions trilingues ? — Ah nous renonçons à vous le dire, car il y faudrait trop de temps. M. Ménant est parvenu, lui, à le faire comprendre, dans la monographie qu’il vous adresse, — exposé méthodique et savamment simple, qui est un chef-d’œuvre de difficile clarté. — Nous en recommandons l’étude à qui voudra comprendre la marche de ces gigantesques travaux, l’un des plus prodigieux efforts de l’esprit humain.