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tions trilingues des rois-des-rois, devaient correspondre à deux langues non encore déterminées. Or, ces langues, quelles étaient-elles ?

L’une, exprimée par les caractères dits d’abord médiques, qui sont au nombre de cent neuf signes, avait été supposée devoir être l’idiôme propre des Mèdes : on reconnut plus tard qu’il avait été celui des Scythes, ces envahisseurs de l’Asie qui y laissèrent jadis de profondes traces de leur domination, — moins passagère qu’on ne l’a cru, car elle ne s’était pas bornée à leur dernière invasion.

Aperçu d’abord par le Danois Westergaard en 1844, puis par l’Irlandais Hincks en 1856, ce fait surprenant (que le second système des inscriptions trilingues appartenait à un peuple de race touranienne), ce fait a été mis hors de doute par M. de Saulcy en 1850. On avait tenu longtemps en suspicion, et non sans raison, une semblable chose ; car il était bien difficile de prendre pour sérieuses les interprétations que l’on proposait, puisqu’elles produisaient un idiôme à physionomie bizarre, qui se trouvait ressembler à toutes sortes de langues, la plupart tar-taro-finnoises, — notamment au tzigane des Bohémiens et au turc. — Mais, en présence des preuves, force fut de capituler.

L’autre, — dont les signes graphiques, tels que parvint à les reconnaître à Ninive M. Botta, n’étaient pas au-dessous du nombre de six cent quarante deux, —