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Mais, dès lors, le branle fut donné tout de bon ; le mouvement ne s’arrêta plus. En 1836, Lassen et Burnouf, presque à la fois, firent faire à la question des pas immenses, tandis que Rawlinson, du fond de son consulat de Bagdad, arrivait par ses propres recherches à des résultats presque identiques. C’en était fait : l’un des trois alphabets était trouvé, et il nous révélait la langue des Achéménides. On put lire à merveille les inscriptions laissées par eux : lignes éminemment instructives, car, servant à la fois de contrôle aux récits que nous avait transmis Hérodote et aux traditions nationales qu’avait immortalisées Ferdouci, elles ont renversé les dernières au profit des premiers, elles ont donné raison au vieux historien grec sur le poète persan. Les Afrasiab, les Isfendiar, les Roustem, ces héros si chers au peuple de l’Iran, ont disparu : les Cyrus, les Cambyse, les Darius et les Xercès, tels que nous les connaissions, sont restés debout. C’est eux qui nous parlent sur eux-mêmes, et qui nous en parlent dans leur idiôme, le perse : langue qui n’est nullement le zend, quoiqu’elle ressemble comme lui au sanscrit, au grec et au latin.

De grands faits se trouvaient acquis, Messieurs ; seulement, ces découvertes ne répondaient qu’à un tiers du problème. Il restait, à interpréter, deux autres sortes de caractères, — cunéïformes aussi, mais plus compliqués, — lesquels, employés dans les inscrip-