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l’infini pour l’ornement architectural. C’est en 1765 seulement, que Niebuhr donna le signal d’essais d’examen sérieux, et que, prenant la peine d’étudier de près ces traits ou clous, regardés jusque alors en gros et d’un œil superficiel, il y reconnut trois écritures différentes, et parvint à préciser dans l’une (dans la moins compliquée des trois) quarante-deux combinaisons distinctes, quarante-deux groupes formels, sur lesquels tout linguiste pouvait dès-lors hasarder des conjectures. Ce programme, fixé par Niebuhr, perfectionné plus tard par Tychsen (de Rostock), resta pourtant infructueux pendant près de quarante ans ; car rien ne fut découvert avant 1802 : époque mémorable, où tout-à-coup le Danois Münter mit le doigt sur la valeur alphabétique de deux signés, et où l’Allemand Grotefend devina, sauf quelques erreurs, la manière de lire trois ou quatre mots entiers.

Put-on, dès lors, avancer d’un pas sûr ? — Cela aurait dû être. Mais non : les résistances obstinées de Volney, lequel restait alors une puissance, et les folles assertions de Lichtenstein, qui détournèrent l’attention vers des rêves, firent croire au public qu’on s’était trompé ; — la Science pendant un quart de siècle s’arrêta.

Ce n’est qu’en 1826 que Rask, tirant du sanscrit un parti précieux, arriva, par des inductions aussi ingénieuses que justes, à déterminer deux nouvelles lettres.