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forme de coins ou de clous, et qui apparaissent d’une manière si frappante sur les ruines des palais et des tombeaux de la Perse, ou sur les grandes pages de ses rochers, — ne commencèrent à être mentionnés par les voyageurs européens que vers 1620. Au moyen-âge, on n’y avait vu (c’est tout simple) que des figures talismaniques, cabalistiques, magiques, propres à enrichir l’heureux mortel qui en débrouillerait le grimoire ; et antérieurement, l’Antiquité classique, loin de s’en occuper, avait paru en connaître à peine l’existence. — Phénomène dont on ne pourrait se rendre compte, tant il est bizarre, si l’on ne savait à quel point les Grecs et les Romains, se bornant à la compréhension d’eux-mêmes, étaient dépourvus du don de s’intéresser à d’autres peuples, d’en estimer les œuvres et d’en pénétrer le génie.

Quoi qu’il en soit, Piétro della Valle, sortant le premier ou du règne de l’indifférence ou de celui des chimères, eut le bon sens d’émettre l’idée que ces traits, malgré leur aspect insolite et leur complication, devaient être l’écriture d’un ancien peuple. Toute raisonnable qu’était cette opinion, elle obtint longtemps si peu de crédit, que, malgré l’adhésion de Chardin, qui s’y rallia dans le cours de la génération suivante, l’auteur du traité De veteri religione Persarum, le savant Hyde, put encore, en 1700, soutenir impunément qu’il n’y avait là autre chose que des arabesques, variées à