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D’abord, en effet, les fonctionnaires publics ne peuvent ordinairement pas trouver le moyen d’exécuter de grands et difficiles travaux en dehors de leur tâche obligatoire. Ou tout au moins faut-il qu’alors ces travaux d’extrà aient quelque rapport avec elle ; comme il arriva, par exemple, à Montesquieu, pour son Esprit des lois.

Et puis, fût-il même question d’un simple particulier, maître de toutes ses heures, on ne regarde guère comme possible qu’il creuse suffisamment certaines études d’un genre encore récent, — qu’il les approfondisse jusqu’à faire faire à la Science des pas nouveaux, — s’il n’a pas pour demeure l’une des capitales qui semblent posséder seules les ressources indispensables en pareil cas : les documents à consulter sur ces matières.

Eh bien, Messieurs, vous le savez, toute règle a ses exceptions. En voici la preuve frappante.

D’une part, M. Ménant, tout magistrat qu’il est, et en pleine activité de service, puisqu’il occupe un siège de tribunal civil, — a si bien mis à profit ses heures de loisir, qu’il a non-seulement parcouru, mais élargi, le champ de l’archéologie orientale. — De l’autre, les découvertes qu’il a faites, il les a faites sans cesser d’habiter la province ; car ses fonctions le fixent en Normandie, et il ne peut quitter son domicile que pendant la passagère saison des vacances.

C’est là, Messieurs, quelque chose d’inaccoutumé, et d’assurément très-remarquable.