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sommeil magnétique, depuis la découverte de ce phénomène que l’on désigne aujourd’hui par le mot hypnotisme.

En 1841, un chirurgien écossais, M. Braid, après avoir assisté à des expériences mesmériques pratiquées par M. Lafontaine, pensa que les résultats obtenus par ce dernier pouvaient fort bien être dus, non à un prétendu fluide magnétique, mais à la fatigue de l’attention et de l’organe visuel. Il institua aussitôt des conférences dans lesquelles il chercha à déterminer le sommeil en faisant fixer à quelques personnes les yeux sur un bouchon assujetti sur le front et faisant saillie en avant. Il parvint ainsi à endormir non-seulement les sujets mis en expérience, mais encore une partie de son auditoire lui-même. Pour l’auditoire, l’influence dépressive a peut-être été trop complexe pour que nous puissions en tenir compte dans notre appréciation. Mais la même proscription ne saurait porter sur les quatorze adultes échelonnés devant la chaire, et qui n’étaient là que de véritables machines à expérience.

Au bout de dix minutes, dit Braid, les paupières de ces sujets se trouvèrent closes involontairement. Quelques-uns avaient conservé la connaissance. D’autres étaient tombés en catalepsie. Certains étaient insensibles aux piqûres d’une épingle ; et plusieurs avaient oublié au réveil tout ce qui leur était arrivé pendant qu’ils dormaient.