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qui reproduisirent exactement la plante mère, fournirent de nombreuses capsules hérissées de piquants et ce ne fut qu’à l’automne, au moment où l’on débarrassait devant moi le sol pour le cultiver, que j’aperçus au milieu d’eux un petit pied qu’ils avaient presque étouffé par leur luxuriante végétation ; ce pied rabougri me présenta une capsule lisse, résultat de la seule fleur qui se soit développée et qui était située à la première et seule bifurcation. Les tiges et les nervures des feuilles offraient la même teinte que le Datura Tatula L. Je fis respecter ce pied, pour attendre la maturité de la capsule. Comme je le fais toujours quand il s’agit d’expériences, j’en recueillis moi-même les graines et, au printemps de 1862, je les ai confiées à la terre, partie dans mon enclos du jardin des plantes, partie dans mon jardin particulier que je cultive et que je soigne moi-même pour mettre mes expériences à l’abri de toute main indiscrète.

J’obtins des pieds assez nombreux de cette plante nouvelle ; dans chacun des deux jardins de sol très-différent, ils atteignirent une taille égale à celle de pieds de Datura Tatula L. type, placés à côté pour servir de terme de comparaison ; ils commencèrent à fleurir à la même époque et la fructification successive suivit la même marche ; car les fleurs des premières bifurcations produisirent de belles capsules. La corolle est de mème forme et de même taille dans les deux plantes. Celle de la plante à capsules lisses, que je voyais pour