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ditions du programme. La garance, en effet, est une matière tinctoriale d’autant plus précieuse pour nous qu’elle est un produit de notre sol ; tandis que la plupart des autres principes colorants nous rendent tributaires de l’étranger. Un autre de ses avantages est de fournir des teints solides et de se prêter merveilleusement aux applications les plus diverses. Les teinturiers emploient la garance pour teindre en rouge le lin, le coton et la laine. On peut, du reste, en variant les mordants en obtenir d’autres nuances, telles que le violet et même le noir. Les fabricants de toiles peintes par impression utilisent aussi la garance, soit seule, soit mélangée à d’autres matières tinctoriales. Enfin, on en obtient des laques fort estimées dans la peinture à l’huile ou au pastel.

Pour se prêter à des applications aussi variées, la racine de garance doit nécessairement subir des manipulations nombreuses, auxquelles la science sert de guide. D’abord, le principe colorant dans lequel réside toute sa valeur, n’y existe point tout formé, et ne prend naissance que par une oxydation ménagée au contact de l’air. De plus, il ne s’en trouve dans la plante qu’une proportion très-faible, relativement aux matières étrangères dans lesquelles il est, en quelque sorte, disséminé, et dont plusieurs mettent plus ou moins obstacle, soit à la fixation de la couleur sur les tissus, soit aux modifications de nuances qu’on veut lui faire subir. De là des