Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/313

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 185 —

et présentent déjà, sans parler de leur souche bulbiforme, des caractères distinctifs extrêmement saillants et qui, à ma connaissance du moins, n’ont pas été signalés jusqu’ici par les botanistes descripteurs.

Le Corydalis solida Sm. a sa tige encore souterraine dressée ; elle s’épaissit au sommet sous forme d’une massue qui se termine en pointe et qui plus tard perce la terre. L’épaississement est formé par l’écaille caulinaire propre à cette espèce[1], et cette écaille enveloppe entièrement, comme dans une spathe, la grappe jeune et les deux feuilles caulinaires. La grappe et les feuilles ne se dégagent de leur enveloppe protectrice qu’après la sortie de la plante hors de terre. (Fig. 1.)

Dans le Corydalis cava Schweigg. il n’y a pas d’écaille foliaire ; mais la grappe, enveloppée par les deux feuilles caulinaires, est complétement réfléchie et c’est par la courbe de la flexion que la grappe se dégage de terre ; elle se redresse ensuite. (Fig. 2.)

Si nous étudions les grappes de ces deux espèces

  1. Cette écaille n’est pas autre chose que le pétiole élargi d’une feuille à limbe avorté ; on observe à son aisselle un bourgeon qui, le plus souvent, se développe imparfaitement, mais qui peut aussi opérer son évolution complète et produire un rameau florifère ; j’en possède en herbier deux exemples présentés par le Corydalis solida Sm. Cela est bien plus fréquent dans le Corydalis fabacea Pers. Il existe quelquefois deux de ces écailles caulinaires ; elles alternent l’une avec l’autre.