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comme je l’ai dit, une mâchoire inférieure complète. Elle est rétrécie en avant, et ses branches montantes s’écartent beaucoup l’une de l’autre. L’espace, compris entre le bord externe d’un de ses condyles et le bord externe de l’autre, mesure 0m,120, ce qu’on n’observe que dans les races brachycéphales. Or les Celtes étaient dolichocéphales et de plus brûlaient leurs morts. Ces ossements appartiennent donc aux populations qui, dans la Gaule, ont précédé l’invasion celtique et à plus forte raison kymrique.

Enfin, un fait très-important résout, ce nous semble, la question ; c’est la présence dans la caverne de poteries et de charbon mêlés aux ossements humains et les accompagnant dans toute l’étendue de cette retraite souterraine. C’était un usage consacré pour les sépultures chez les plus anciens peuples de la Gaule, de déposer près du mort un vase en terre rempli de charbons ; ils attachaient, sans doute, à cette coutume une idée religieuse dont le sens aujourd’hui nous échappe.

Si ces poteries ont été brisées, ainsi que les ossements, si l’on ne trouve plus aucune tête humaine entière, on doit l’attribuer à la chute des pierres détachées de la voûte.

Le respect pour la dépouille des morts existait, à un haut degré chez les peuples anciens et il n’est pas permis de penser qu’ils aient laissé les restes de leurs parents exposés à la dent des animaux carnassiers, les renards et les loups, si communs encore aujourd’hui dans les