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dans la position accroupie a été général en Europe pendant l’âge de pierre[1].

D’autres peuples tels que les Guanches des Canaries, les anciens Péruviens, Brésiliens, Patagons et les peaux rouges de l’Amérique du nord l’ont pratiquée[2]. Il en a été de même dans l’Inde ; en Afrique, aux environs de Constantine on a récemment constaté le même fait[3]. C’est ainsi que, suivant Diodore de Sicile[4], les Troglodytes, peuple pasteur de l’Éthiopie, ensevelissaient aussi leurs morts. De nos jours enfin on a retrouvé la même coutume encore suivie à la Nouvelle Calédonie, aux îles Andaman dans le golfe du Bengale, chez quelques peuplades hottentotes[5], enfin chez une peuplade nègre, les Bassoutos[6]. Or, après la délitescence des parties molles du cadavre, les os devaient à la fin se détacher et tomber pêle-mêle sur le sol.

Un fait anatomique vient à l’appui de la grande ancienneté que nous attribuons à ces ossements. Si je n’ai pas rencontré de crânes entiers, qui m’auraient permis d’apprécier les caractères anthropologiques qui distinguaient ces anciens habitants de notre pays, je possède,

  1. Revue archéologique, nouv. sér. t. 4, p. 292 et suiv.
  2. Revue archéologique, ibidem.
  3. Revue archéologique, ibidem, p. 291.
  4. Diodori Siculi historiarum lib. IV, cap. 3.
  5. Revue archéologique, ibidem, p. 296.
  6. E. Casalis, Les Bassoutos, Paris, 1860, p. 255.