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générale depuis longtemps et, comme l’usage du bronze, cette coutume y a été importée par les Celtes.

L’ordre, suivant lequel les corps sont placés sur le sol le long des parois latérales de la caverne vient à l’appui de cette idée qu’ils y ont été ensevelis. L’état de désordre, où l’on trouve les ossements humains s’explique encore très-bien : chez les anciens Gaulois de l’âge de pierre, les corps n’étaient pas couchés horizontalement, coutume qui ne date dans les Gaules que de l’époque où le christianisme s’est établi dans nos contrées, mais ils étaient placés dans la position accroupie, la tête en haut, les genoux fléchis sous le menton, en un mot dans l’attitude où l’enfant se trouve placé dans le sein de sa mère ; les corps étaient appuyés ou fixés contre la muraille, comme on l’a observé dans la chambre sépulcrale des anciens dolmens de la Gaule et du Danemark[1] ; dans le dolmen vierge d’Axevalla en Suède ; en Thuringe et dans le nord de l’Allemagne ; en Angleterre, en Écosse ; dans les tombelles cubiques contemporaines de la Suisse occidentale, notamment à Chardonne, à Vévey, à Aigle, à Sion[2], à Pierra-Portay près de Lausanne et à Thonon sur la côte de Savoie[3] ; en un mot ce mode de sépulture

  1. Thomsen, Ledetraad til nordisk Oldkyndighed ; Copenhague, 1836, in-8°.
  2. Fréd. Troyon, Habitations lacustres dans les temps anciens et modernes ; Lausanne, 1860, in-8°, p. 388 et suivantes.
  3. Fréd. Troyon, Revue archéologique, nouvelle série, t. 4, 1864, p. 292 et 293.