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d’y respirer et de s’y mouvoir. M. Husson y a en effet découvert des traces évidentes de l’habitation de l’homme.

La caverne de la Treiche a-t-elle servi de lieu de refuge aux non-combattants, pendant les guerres de peuplade à peuplade que se livraient sans doute dans nos contrées, comme dans toutes les autres parties non civilisées du monde, nos ancêtres encore voisins de la vie sauvage ? La prédominance des ossements de femmes et d’enfants semblerait, au premier abord, étayer cette supposition ? L’histoire nous apprend que ces refuges ont été quelquefois murés ou enfumés pour y faire périr ceux qui s’y étaient renfermés. Je ne citerai que deux faits. Florus rapporte que César ordonna à son lieutenant Crassus d’enfermer les rusés habitants de l’Aquitaine dans les grottes où ils se retiraient : Aquitani, callidum genus, in speluncas se recipiebant, Cæsar jussit includi[1]. Nos guerres de l’Algérie nous en fournissent même un exemple contemporain. Mais nous n’insisterons pas sur cette supposition ; les considérations que nous allons développer sont de nature à démontrer, nous le pensons du moins, que cette caverne a servi de lieu de sépulture et, qui plus est, pendant l’époque anté-celtique ; car, avant l’invasion romaine dans les Gaules, la crémation des corps y était

  1. L. A. Flori rerum romanarum Epitome lib. III, cap. II.