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Que cette caverne ait servi d’habitation ? il est difficile de s’arrêter à cette idée. En admettant même que cette grotte souterraine ait été autrefois d’un accès plus facile et qu’elle ait été depuis en partie obstruée par la chute des pierres détachées de la voûte, elle ne devait pas, même avant ces modifications accidentelles, permettre de s’y tenir debout. D’une autre part, dans la saison des pluies, elle reçoit les infiltrations du plateau et devient très-humide. Bien qu’il existe beaucoup d’exemples de cavernes habitées à une époque reculée, que, presque toutes les parties de l’ancien comme du nouveau continent, aient eu autrefois leurs Troglodytes, il ne paraît pas qu’il en ait été ainsi pour cette caverne. On n’y a pas trouvé, malgré les recherches persévérantes de M. Husson, de pierres du foyer, ni de débris de cuisine, comme ossements d’animaux fendus en long pour en extraire la moëlle, ni amas de coquilles de mollusques terrestres comestibles, comme on l’a observé dans un grand nombre de cavernes autrefois habitées et récemment encore dans celles de l’Arriège explorées par MM. Garrigou et Filhol[1]. Les deux cavernes de Sainte-Reine, celle du Portique comme celle de la Fontaine, situées dans le voisinage, auraient été choisies de préférence ; car elles sont d’un accès facile, parfaitement saines et leurs larges chambres permettent

  1. Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. 57 (1863), p. 40.