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entre le bien et le mal ; car cette forme léthargique du scepticisme est de toutes la plus funeste et la plus contagieuse. Lutte énergiquement contre la sophistique qui est renversement de la raison. Enfin, puisque l’esprit humain n’est pas un instrument d’erreur, puisque la science n’est pas un nuage trompeur, mais une route solide où chaque pas est une victoire, engage-toi résolument dans ce chemin ; poursuis surtout la science où l’unité substantielle du vrai et du bien est plus visible et plus féconde, la science qui éclaire les âmes sur leur nature, leur devoir, leur destinée. C’est aussi un beau combat ; et pour ceux qui l’auront soutenu jusqu’au bout, il y a aussi de grandes espérances.

Socrate disparut à ces mots, laissant dans l’âme de Philalèthe une merveilleuse impression de sérénité et de douceur. Le dormeur s’éveilla et, sous la dictée de ses souvenirs, écrivit les pages dont, avec sa permission, je viens de donner lecture.