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expliquer la langueur des forces expultrices. Quoiqu’il en soit, les neuf premiers jours se passèrent sans incidents remarquables, à part les douleurs qu’éprouvait l’auguste et courageux malade. À partir de là, la fièvre (fièvre de résorption) se déclara et ne le quitta plus. « On le mit alors à l’usage d’un apozème avec quinquina et nitre. » Les escarres restant sèches, on remplaça les premiers topiques par « un mélange de beaume d’arcæus et de styrax et par des compresses d’alcool camphré et ammoniacé, sur la fin, par l’onguent basilicum, et une forte décoction de quinquina… » dans les derniers jours, le roi tomba dans un assoupissement profond, la fièvre redoubla ; on administra le lilium[1] ; on passait de temps en temps sous le nez du malade l’eau de Luce.

Il mourut le 23 février 1766 à 4 heures du soir, après 18 jours de maladie.

Les hommes de l’art ci-dessus désignés, invités à assister à l’autopsie et à l’embaumement constatèrent les lésions suivantes :

La brûlure de la joue gauche était superficielle. La plus considérable était à la partie gauche du ventre. Elle avait la forme et à peu près l’étendue d’une raquette de paume, dont la partie étroite se prolongeait

  1. Mélange, aujourd’hui inusité, d’antimoine et d’autres métaux, selon les idées de Paracelse.