Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 119 —

tic, on ne sembla pas croire, dès l’abord, dans l’entourage du prince, qu’il courût un grand danger ; ou du moins on le dissimula. Le premier chirurgien, — chose singulière, — ne réclama pas le concours de ses collègues de Lunéville appartenant à la maison du Roi ; devoir de convenance auquel on ne manque guères, en pareille circonstance, surtout quand il s’agit d’un personnage aussi élevé, et que l’on encourt une aussi grande responsabilité. Ne faut-il voir là que l’effet d’une de ces mesquines rivalités dont notre profession a malheureusement offert en tout temps l’affligeant tableau ? Le document que je cite ne s’explique pas à cet égard : « On a laissé, disent ses auteurs, ignorer le danger du Roi jusqu’à la veille de son décès… Les gens de l’art ne s’efforcent point d’en approfondir les raisons ; cela ne ferait peut-être qu’augmenter leur douleur. »…

Stanislas avait été atteint à la joue, au ventre, à la main et à la cuisse gauches. De ces brûlures, la première était au premier degré, les autres au second.

On y appliqua, pendant les neuf premiers jours, de la pommade saturnée et des compresses imbibées d’eau végéto-minérale. Les hommes de l’art que je cite semblent croire que ce traitement « dessiccatif et répercussif » fut peu favorable à l’élimination des escarres, que des applications « adoucissantes et relâchantes » eussent peut-être, disent-ils, rendue plus facile. Mais il y avait, comme ils le reconnaissent, à tenir compte de l’âge du malade, qui suffisait bien à