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sont formées de tourbe et se sont sans aucun doute détachées de la ceinture spongieuse qui entoure le lac et dont la zône interne flotte sur l’eau ; car c’est par la surface et par la vigoureuse végétation des Sphagnum et des autres plantes aquatiques que la tourbe se forme dans les lacs. Elle finira peut-être, dans la suite des siècles, par envahir celui de Fondromeyx tout entier, comme elle tend déjà à combler le lac de Lispach, l’un des points des Vosges, où l’on peut étudier avec le plus de facilité la formation et le mode d’extension de ce dépôt spongieux.

La plus grande de ces îles n’a guère plus de 4 ou 5 mètres de diamètre, et un Liliputien pourrait seul y renouveler les avantures du matelot anglais, Selkirk, plus connu sous le nom de Robinson Crusoë. Toutes ces petites îles, au nombre de 4 ou 5, sont couvertes d’une belle végétation paludicole et nous y avons vu en outre, se dressant fièrement sur leurs rives, de jeunes bouleaux de 1 à 2 mètres de hauteur et quelques pieds d’un arbuste dans lequel nous avons reconnu l’Alnus glutinosa L.

Tels sont les faits que nous avons observés ; bien qu’une partie d’entre eux aient été signalés ça là, dans les ouvrages de M. Hogard, nous avons cru utile de les reproduire dans leur ensemble et de les compléter, ne serait-ce que pour fixer l’attention sur ce lac si intéressant à plus d’un point de vue.