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paraît être une plante essentiellement silicicole, à en juger du moins par les efforts infructueux que j’ai fait à plusieurs reprises pour la naturaliser dans le bassin du jardin des plantes de Nancy. Elle n’y a jamais fleuri et, en moins d’une année ou deux, elle y a constamment péri, tandis que sa compagne du lac de Retournemer, le Calla palustris L., s’y développe avec vigueur. Les eaux de source, qui alimentent notre bassin, sont fraîches et limpides, peut-être autant que celles du lac de Fondromeyx, mais elles sont fortement chargées de carbonate de chaux, dont nous croyons avoir démontré dans nos précédents travaux[1], l’incompatibilité avec la vie d’un certain nombre de plantes silicicoles.

Nous avons en vain cherché, dans les eaux transparentes du lac de Fondromeyx, la présence de l’Isoetes lacustris L., qui peuple le fond de plusieurs lacs des Vosges.

Mais ce qui nous a vivement intéressés, c’est l’existence dans ce lac de petites îles flottantes, qui obéissent au caprice des vents et se promènent ainsi à la surface de l’eau, visitant successivement les divers points de son étendue. Ces îles sont depuis longtemps connues des habitants de la contrée et le désir de les observer a été l’une des principales causes qui nous a engagés, M. J. Nicklès et moi, à nous détourner de notre route. Elles

  1. Godron, De la végétation du Kaiserstuhl dans ses rapports avec celle des coteaux jurassiques de la Lorraine, et Une promenade botanique aux environs de Benfeld, dans les Mémoires de l’Académie de Stanislas, pour l’année 1863, p. 406 et 436.