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qu’on peut conclure ici de l’analogie des effets à l’analogie des causes qui leur ont donné naissance.

Il y a donc eu autrefois dans les Vosges d’immenses glaciers, qui ont laissé des preuves patentes de leur existence. Le bassin de la Haute-Moselle était occupé par l’un d’eux et, dans les vallons latéraux creusés dans les flancs de la vallée principale se trouvaient des glaciers secondaires. Le lac actuel de Fondromeyx servait alors de lit à l’un de ces petits glaciers ; nous avons parfaitement reconnu sur son bord droit un peu au-dessus du niveau de l’eau des surfaces polies, et la digue qui le ferme en aval est un des plus beaux exemples qu’on puisse rencontrer d’une moraine frontale. Elle a été depuis longtemps reconnue comme telle par M. Hogard[1]. Ébréchée sur un point, comme cela arrive presque toujours aux moraines terminales, elle donne issue par là aux eaux surabondantes du lac. Les gros blocs, éparpillés vers son flanc gauche, ont été aussi déposés par cet ancien glacier et limitent l’extension qu’il avait de ce côté.

Le lac lui-même est à peu près circulaire et son niveau n’était pas élevé au moment où nous le visitâmes ; l’été sec et chaud de 1863 avait beaucoup diminué les sources qui l’alimentent. Ses bords sont tourbeux et nourrissent des plantes propres aux marais de cette na-

  1. H. Hogard, Coup d’œil sur le terrain erratique des Vosges, p. 78.