Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xvi

fesse, quoique cet aveu coûte à la passion de toute ma vie — on y va mieux que par les lettres, qui trop souvent prennent les rayons du beau pour les splendeurs du vrai. Mais, artistes, ne battons pas notre mère ; elle est aussi la mère des savants : nous procédons, les uns et les autres, des mêmes entrailles ; nous sommes, eux et nous, les fils de l’observation. Seulement, ils ont trouvé leur voie, et nous cherchons de nouveau la nôtre. Patience ! Les regards se portent vers l’Orient : et la littérature est une fleur d’acclimatation qui, d’époque en époque, a besoin de se tourner vers son premier soleil. C’est de la sorte que l’art et le savoir finiront par reconnaître qu’ils sont jumeaux. « Est-il vrai, s’écrie Vauvenargues, que les qualités dominantes s’excluent ? Qui donc a plus d’imagination que Bossuet, Montaigne, Descartes, Pascal, tous grands philosophes ? Qui donc a plus de jugement que Racine, Boileau, La Fontaine, Molière, tous poëtes pleins de génie ? »

Ainsi s’expliquent, Messieurs, les choix que vous avez faits, cette année, des Membres associés dont je n’ai pas encore proclamé les noms dans cette enceinte : M. Tarbé, de l’Institut ; M. Bonne, avoué près le tribunal de Bar-le-Duc, juriste habile, écrivain méthodique et clair, de qui les ouvrages, avantageux aux familles, sont remplis d’idées neuves, usuelles, et de lumineux commentaires du code ; M. de Ribe, avocat du barreau