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mune de Rupt, à 10 kilomètres de Remiremont et à une hauteur assez considérable au-dessus du niveau de la Moselle. On y arrive par un chemin assez roide, rocailleux, malaisé ; mais trois quarts d’heure suffisent pour atteindre ce lac à partir du village de Maxonchamps. La petite vallée latérale qu’on suit pour y arriver, se termine brusquement à sa partie supérieure, par un amphithéâtre demi-circulaire, creusé profondément dans le flanc granitique de la montagne, s’ouvrant vers le nord, à parois assez abruptes, mais qui disparaissent entièrement sous le manteau de verdure d’une belle forêt de sapins et de hêtres. C’est au centre de cet encadrement naturel, complété en aval par une digue puissante, que se sont accumulées les eaux limpides et fraîches du lac de Fondromeyx.

Son étendue n’est pas considérable, et mesure seulement 3 hectares 63 ares. Son exploration ne nous en a pas moins causé à mon savant compagnon de voyage, comme à moi-même, un vif sentiment d’intérêt.

La digue, qui lui sert de ceinture en avant et retient ses eaux mérite tout d’abord un examen particulier. Il y a 25 ans, il eût été difficile d’expliquer l’origine de cette barrière naturelle. Elle dessine un arc de cercle à convexité externe, s’élève à 7 ou 8 mètres au-dessus du niveau actuel du lac et s’appuie sur une base assez étendue. Elle est formée de sable, de cailloux et de gros blocs granitiques roulés qui se montrent à sa surface et jusque sur son sommet ; on voit d’autres blocs sembla-