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En conséquence de ces observations, je crois qu’on devrait procéder au dosage dont il s’agit de la manière suivante. Après avoir dissout les deux métaux comme il a été dit, on plongerait dans la dissolution une lame d’étain préalablement pesée, ayant soin de faciliter la réaction, suivant le conseil de Gay-Lussac, par une légère chaleur : on séparerait l’antimoine précipité ; puis on précipiterait à son tour l’étain par une lame de zinc, et, après en avoir défalqué la perte éprouvée par la lame d’étain, on aurait ainsi le poids des deux métaux.

Si les chimistes ont eu le tort de négliger dans les analyses la perte qu’éprouve l’antimoine en formant de l’hydrure gazeux, les toxicologistes sont tombés dans l’erreur inverse en négligeant la proportion considérable de ce métal qui se dépose dans l’appareil, lorsque l’on applique aux solutions antimoniales le procédé de Marsh. En effet, la plupart des auteurs proclament encore, dans ce cas, la sensibilité extrême de ce procédé et ne voient aucune différence dans son application, soit qu’il s’agisse de l’arsenic ou de l’antimoine. Une telle erreur, qu’on ne peut véritablement attribuer qu’à une inadvertance, ne saurait plus avoir cours. Elle explique, d’ailleurs, pourquoi, dans ces derniers temps, des toxicologistes distingués, ayant voulu appliquer le procédé en question à la recherche de l’antimoine, l’ont trouvé tout à fait infidèle, et, sans indiquer en quoi il était défectueux, ont conseillé, avec raison, de l’aban-