Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 99 —

des lames de zinc distillé, parfaitement pur. Quand tout le zinc avait disparu, je recueillais avec soin l’antimoine précipité sur un petit filtre taré ; je le lavais, et, après l’avoir bien desséché, je le pesais. La différence entre le poids obtenu et celui du métal primitivement contenu dans la liqueur titrée exprimait la proportion d’antimoine échappé à l’état d’hydrure gazeux.

Cette manière d’opérer était, comme l’on voit, des plus simples. Toutefois, elle avait un inconvénient. C’était la difficulté de dépouiller complétement le liquide du composé antimonial ; ce qui exigeait l’addition, à plusieurs reprises, de nouvelles quantités de zinc et d’acide, jusqu’à ce qu’une goutte de la solution, essayée par l’acide sulfhydrique, ne précipitât plus en jaune.

C’est pourquoi, je pris le parti de recueillir simultanément l’antimoine déposé et celui qui s’échappait à l’état gazeux. J’employai, dans ce but, un petit appareil de Marsh dont le tube de dégagement plongeait dans de l’acide azotique monohydraté ; des essais antérieurs m’ayant démontré qu’à ce degré de concentration, cet acide fixait complétement le métal, en le suroxydant. Quand tout le zinc avait disparu, j’évaporais l’acide azotique à siccité, dans une petite capsule tarée, que je portais ensuite au rouge sombre, pour amener tout l’antimoine à l’état d’acide antimonieux, SbO4. Je pesais, et, du poids obtenu, je déduisais la quantité de métal, que je comparais à celle qui s’en était dépo-