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ayant trouvé des contradicteurs[1] j’ai entrepris de la vérifier par l’expérience.

De même que MM. Bussy et Buignet, dans 100 grammes d’acide sulfurique, j’ai fait dissoudre, 0gr,1 d’acide arsénieux ; puis, après y avoir versé 10 gouttes d’acide azotique, j’ai chauffé, et enfin j’ai ajouté un gramme de sulfate d’ammoniaque, en continuant l’action de la chaleur. J’ai ensuite soumis le tout à la distillation jusqu’à siccité, mais en fractionnant les produits en cinq parties à peu près égales. Or, essayées à l’appareil de Marsh alimenté par du zinc pur, les deux premières et les deux dernières ont à peine fourni des traces d’arsenic ; tandis que la troisième a formé, à la longue, un petit anneau bien caractérisé.

Je me suis ensuite demandé si, en employant pour détruire 10 gouttes d’acide azotique, un gramme de sulfate d’ammoniaque, on met réellement ce sel en grand excès, comme le prétendent mes savants contradicteurs. En effet, 10 gouttes d’acide azotique pèsent approximativement 0gr,35. Or, en laissant de côté les éléments de l’eau, ces 0gr,35 fournissent 0gr,22 d’oxygène ; tandis que l’ammoniaque d’un gramme de sulfate produit 0gr,05 d’hydrogène, qui correspondent à l’oxygène d’environ 18 gouttes d’acide. Il y aurait donc un excès d’ammoniaque ; mais, si l’on réfléchit que le

  1. Voir le Journal de Pharmacie et de Chimie, no  de juin 1864.