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Les différences observées relativement aux faits qui sont indiqués dans les deux dernières conclusions trouvent leur explication dans la constitution, l’état inflammatoire des parties opérées, l’état de force ou de débilité motivé par l’hémorragie, l’insomnie, la douleur et certains faits trouvent, également, leur explication dans la topographie des salles qui contiennent les opérés.

En un mot, l’on ne peut reconnaître dans les suites des opérations la persistance de l’action de l’éther ou du chloroforme.

Des faits toujours heureux qui me sont propres, étudiés sans relâche, depuis plus de 17 années, à la clinique chirurgicale de Nancy, et qui dépassent, aujourd’hui, le chiffre de plusieurs centaines, il semble que l’on pourrait conclure, ainsi que l’ont fait plusieurs chirurgiens, que l’éther et le chloroforme employés au point de vue de l’anésthésie ne sont point des agents dangereux, pour l’homme, lorsqu’ils sont administrés convenablement, c’est-à-dire avec la connaissance des lois physiologiques et pathologiques. Telle n’est pas mon opinion, cependant, et un certain nombre de faits publiés, soit en France, soit à l’étranger, me font penser que l’anésthésiation dans quelques cas fait courir à certains sujets un danger de mort immédiate.

Ces cas sont bien rares, si on les met en regard des innombrables faits d’anésthésiation heureuse, et le résultat fatal ne s’observe pas toujours, même dans les cas exceptionnels. Il en est alors de l’action de l’éther