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ment et les paroles inintelligibles nées sous l’influence d’une perversion intellectuelle, le chant et des cris en rapport avec l’état d’ébriété. Mais à mesure que l’éthérisme de l’intelligence s’accroît, à mesure que la résolution musculaire apparaît, la voix s’éteint, et en dehors des opérations, elle traduit en général chez le sujet éthérisé, souvent après l’excitation, la défaillance et la suspension de la pensée. Pendant l’opération, le silence de l’opéré indique la permanence de l’anésthésie ; toutefois il ne faut pas conclure des plaintes du malade que l’insensibilité des tissus a complétement disparu : il n’y a pas toujours, en effet, un rapport exact entre la sensibilité et la phonation, et souvent, aussi, l’intelligence est suspendue, bien que la sensibilité soit plus ou moins éveillée. Ce sujet important reparaîtra lorsqu’il sera question de la réalité de la douleur apparente.

VI.

Modification de l’exhalation pulmonaire par l’emploi de l’Éther et du Chloroforme.

Aucune recherche n’a été faite à notre clinique sur la composition chimique de l’air rendu par les poumons pendant et après les anésthésiations.

On doit, toutefois, supposer à priori, que des modifications chimiques existent dans l’air expiré, lorsqu’on se trouve en présence d’une sidération générale mar-