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Parfois la pâleur s’est manifestée sans que la transpiration cutanée et sans que la chaleur de la peau aient paru modifiées ; tantôt au contraire et plus fréquemment ces deux dernières modifications ont ajouté au tableau de l’éthérisme profond une teinte qui éveille l’inquiétude de l’observateur le moins exercé.

La température du corps s’abaisse, parfois, d’une manière très-notable au début et pendant la période de collapsus. Les extrémités éprouvent avant le tronc l’abaissement de la température que l’on peut toujours facilement constater au visage.

Lorsque la respiration et la circulation offrent la période que j’ai nommée période de transition, commencement en réalité du collapsus, et surtout pendant le collapsus bien visible de ces fonctions, lorsque surtout la respiration est fort ralentie, la peau se couvre d’une sueur parfois abondante, froide, gluante et rappelant la sueur de l’agonie.

Cette transpiration spéciale complète le tableau de l’éthérisme le plus profond compatible, encore, avec la vie.

Ces symptômes de pâleur, de décolorisation et de sueur froide apparaissent après des durées variables d’anésthésiation qui ont été notées de 15″ à 30′ pour l’éther employé en inhalation ; de 19′ pour l’emploi de l’éther per anum ; de 3′ ½ à 13′ pour l’emploi du chloroforme avec ou sans appareils.

Ces durées pour les symptômes dont il s’agit témoi-