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susceptible d’accroître d’une manière très-notable le symptôme dont il s’agit. Son intensité a été moindre, en effet, lorsque le chloroforme a été inhalé sans l’aide d’appareil ; l’intensité du symptôme a été accrue lorsque le même agent a été employé, au contraire, à l’aide d’appareil. Enfin lors de l’emploi de l’éther toujours mis en usage à l’aide de divers appareils, ce symptôme a eu sa plus grande intensité lorsque les appareils ont été défectueux.

Avec l’appareil à deux tubulures la rougeur de la figure n’a pas été poussée à ses dernières limites, parce que la volonté du malade étant indispensable pour l’inhalation, cette volonté a été suspendue par le fait même de la suppression de l’intelligence, tandis qu’avec les appareils maintenus par force devant la bouche des sujets éthérisés, les difficultés de la respiration ont été parfois extrêmes pour ces sujets. Il faut se souvenir que les narines étaient fermées, à l’aide d’une pince, dans le temps où les appareils à inhalation étaient mis en usage.

Ces phénomènes de rougeur et de chaleur de la peau coïncident, surtout, avec l’accélération du pouls et de la respiration. Cette production de chaleur ne dépasse pas les conditions physiologiques et ne rappelle en rien les accidents produits sur les animaux plongés dans des températures élevées. Ces derniers, en effet, éprouvent une décomposition du sang, et une facilité d’extravasation que rien ne rappelle dans l’éthérisation après laquelle le caillot sanguin se forme normalement.