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en effet, devoir exister qu’autant que l’agent anésthésique développe une véritable excitation du système nerveux traduite par une excitation générale et par celle du système musculaire en particulier. Cette analogie n’a, au contraire, aucune raison de se produire lorsque la rapidité d’action de l’agent anésthésique a été telle que la période d’excitation ne s’est pas manifestée. Or, ce dernier résultat est fréquent dans la pratique chirurgicale et parfois on cherche avec soin à l’obtenir. Dans un grand nombre de cas, la rapide sidération du système nerveux a lieu comme l’on sait, en raison même de l’état de ce système chez certains sujets.

L’observation à la clinique de Nancy parait donner raison à cette manière de voir. Là, en effet, où le sucre a été rencontré d’une manière notable, l’excitation musculaire a été extrême avant la période de collapsus ; là où les traces du sucre ont été si faibles qu’il y a eu doute sur sa production, on trouve dans les observations une excitation musculaire fort médiocre, et enfin nulle trace de glucose n’existe dans les cas où le système nerveux a été sidéré très-rapidement.

Pendant que mon attention se fixait d’une manière spéciale sur la recherche du sucre dans l’urine des sujets anésthésiés, le hasard a amené à la salle d’opérations un assez grand nombre d’individus atteints d’affection cancéreuse, et l’on pourrait objecter que la glucose qui, dans ces cas de maladie spéciale, a été observée en dehors des faits d’anésthésiation, ne fût point le résultat de l’action de l’agent anésthésique. Cette objection peut