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voix plus autorisées que la mienne ont, en tâchant de vaincre leurs sanglots, rappelé la vie et les vertus, au moment où la terre allait enfouir sa dépouille.

C’était un Correspondant de l’Institut que ce Membre titulaire de notre Académie, M. Parade, saisi par le mal et puis par la mort, avant même d’avoir pu faire entendre son discours de réception. Hélas, non ! Le ciel n’a pas permis que nous l’ayons écouté, là, près du siége que j’occupe, à côté d’un autre élu qui ne traversa nos rangs que pour aller au tombeau. M. Parade a quitté la scène du monde, de ce monde dont la figure passe, selon le mot de saint Paul ; mais il reste dans le grave sanctuaire du souvenir ; il y demeure avec ses œuvres, son éminente personnalité, sa bonté calme et paternelle : il vivra parmi nous aussi longtemps que nous regarderons l’établissement impérial dont il fut le chef, l’École forestière, comme un des plus riches apanages de la cité nancéienne, de cette ville qui, tout entière émue, escorta solennellement le cercueil d’un simple citoyen avec un respect et des honneurs qu’on ne décerne qu’aux grands caractères.

J’ai dit, Messieurs, que non loin de ce fauteuil devenu vide sur un geste de la mort, sur un de ces signes et de ces appels à quoi nul ne résiste, devait s’asseoir un nouveau Membre titulaire de notre Académie. En effet, il venait à sa place ; il montait cette estrade, il aurait parlé tout à l’heure ; il s’apprêtait à louer son