Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 60 —

anciennes, envahirent successivement la terre d’Erin, ce sont les Celtes qui ont su faire prédominer leur langage, comme ils l’ont également répandu dans la plus grande partie de la Gaule.

Dans ces deux pays, la race brachycéphale n’était ni celtique, ni kymrique, et par conséquent ne devait pas originairement parler l’un des deux idiomes de la langue celtique ; cette langue, la race brachycéphale l’a évidemment empruntée à ses vainqueurs.

Ce qui rend la solution de cette question délicate, c’est que deux races dolichocéphales se sont trouvées en présence sur le territoire de l’Irlande, les Celtes et les Scandinaves. Or la conformation de la tête dans ces deux types anciens n’est pas sans présenter de nombreuses et d’importantes analogies ; le crâne est allongé et étroit dans l’un comme dans l’autre, et la rainure, que présente à sa partie postérieure la suture sagittale, constitue aussi un caractère commun.

Toutefois, suivant James Cowles Prichard[1], les anciens Celtes irlandais formaient une famille particulière, originairement distincte des Celtes-Bretons et des Celtes-Gaulois. Or ces Celtes-Irlandais n’étaient-ils pas des Scandinaves ? Ce qui donne quelque poids à cette

  1. J. C. Prichard, The Eastern origine of the Celtic nations proved by comparison with the sanskrit, greck, latin and teutonic languages.