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délicate de Juge d’instruction ; il devint ensuite Vice-Président, et enfin il fut nommé Conseiller à la Cour Impériale, dernière récompense de ses longs services. Il appartient à ses collègues de la robe, plus qu’à nous, d’apprécier le mérite de M. Gillet comme magistrat et comme confrère : mais tous diront que sa vie a été laborieuse. M. Gillet a fourni une carrière honorable ; enlevé en pleine activité, il emporte avec lui le concours de ses lumières, de son expérience acquise.

Il se passe une fois de plus ici ce qui arrive quand un magistrat meurt : il laisse nécessairement après lui la trace des vertus inséparables de la dignité dont il était revêtu, le souvenir d’un magistrat intègre. Sa position était la conséquence de la considération dont il avait été investi depuis longtemps. Devant cette terre, d’où semblent sortir d’imposants avertissements, les rêves de l’ambition disparaissent, les vanités de l’amour-propre s’évanouissent, si bien fondées qu’elles paraissent ici-bas. Il reste à notre honorable confrère un bien moins périssable, un honneur plus vrai : on pourra graver sur le marbre de sa tombe qu’il fut, avant tout, homme de bien. Il était en outre travailleur consciencieux, érudit plein de zèle, numismate et littérateur distingué.

Une longue maladie était venu l’éprouver sans lui enlever le calme et l’énergie. Sa vie fut honnête et simple ; il n’a dû laisser derrière lui ni blessures,