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tantes figurent dans nos Mémoires. À elles seules, elles suffiraient à fonder la réputation d’un érudit, et ce n’était pour lui que les délassements de ses travaux de longue haleine. Ainsi ses recherches sur l’histoire de la Lorraine lui avaient permis de rassembler des notes pour la composition d’une histoire de l’Université de Pont-à-Mousson, qu’il allait mettre sur le métier et dont il parlait déjà avec l’allégresse que cause à un auteur l’espérance de produire un nouvel ouvrage. En attendant, pendant la préparation de son Histoire d’Austrasie, il avait pu réunir de précieux renseignements sur les origines du christianisme dans les Gaules ; il avait déjà commencé la rédaction d’un mémoire sur ce sujet, et la semaine dernière, à pareil jour, je lui en voyais encore tracer quelques lignes, les dernières peut-être qu’il ait écrites, d’une main défaillante, que la mort devait arrêter si promptement et pour toujours.

Je voudrais, Messieurs, en vous entretenant des travaux de notre docte et regretté confrère, pouvoir me distraire de la douleur profonde que me fait éprouver sa fin prématurée. Mais il faut bien que je vous parle de lui, que je vous rappelle ce qu’il a été, et quel homme la mort vient de nous ravir. La succession non interrompue de ces nombreux ouvrages où se montre une science qui rappelle celle de Dom Calmet, n’a pu être que le fruit d’une vie sagement réglée et conduite, adonnée à une activité féconde qu’interrompaient seulement d’honnêtes et pures distractions.