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espérer de lui de nouveaux et nombreux ouvrages. Mais ceux qu’il a composés, pendant une vie si bien remplie et si cruellement abrégée, suffiront à faire vivre sa mémoire et à lui assurer une place honorable parmi les savants contemporains.

Les deux principaux monuments de son vaste savoir, tout le monde ici le sait, c’est son Histoire de Lorraine et son Histoire du Royaume d’Austrasie. On se rappelle, il y a huit ans, le succès qui accueillit le premier de ces deux ouvrages, dont l’édition fut épuisée aussitôt qu’elle parut et à laquelle l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres décerna l’un de ses prix destinés à l’encouragement des travaux d’histoire nationale. Moins remarquée, parce que son sujet est d’un intérêt moins général, l’Histoire du Royaume d’Austrasie est cependant un livre supérieur à l’Histoire de Lorraine. Travail neuf et original, il abonde en aperçus ingénieux et hardis, en discussions serrées et vigoureuses, en découvertes de l’érudition la plus rare et la plus profonde. Ce livre est trop solide et trop sérieux pour avoir pu être jugé du premier coup d’œil ; mais le temps, qu’il faut toujours invoquer pour la consécration de tout ce qui est fort et durable, lui assurera la place qu’il mérite dans l’estime du public et du monde savant.

Ce n’est pas le lieu, hélas ! ni le moment d’énumérer les nombreuses dissertations de critique, d’archéologie, les intéressantes notices biographiques que M. Digot a publiées dans différents recueils et dont les plus impor-