encore que déjà peu différenciés de ceux d’autres figures féminines.
Après Alokiteçvara l’image de Tārā occupe le premier rang ; elle se trouve sous divers aspects :
La Tara blanche : Sitā Tārā[1] ; la Tārā bleue : Ugrā Tārā ou Ekajaṭī ; la Tārā aux sourcils froncés : Bhŗkuṭī Tārā ; la Tārā jaune (?) : Ratna Tārā ; la Tārā verte, porteuse du lotus bleu : Nīlotpalakarā Devī ; cette dernière revient fréquemment comme assistante, toujours à droite du protagoniste.
Plusieurs manuscrits du Sragdharā-stotra sont ornés de la même figure de la Tārā verte. Mentionnons aussi un manuscrit du texte des Cent-huit noms de Tārā, à caractères dorés sur fond noir, avec miniature initiale représentant la Tārā verte au lotus bleu ; manuscrit rapporté du Népal par M. Sylvain Lévi à l’auteur de ces lignes en 1898.
Tārā se retrouve encore avec les attributs que nous venons de voir, sous forme de statues (hauts reliefs), signalées par M. Foucher[2], au musée de Calcutta. Nous pouvons à côté des miniatures de la Tārā de Lātā, de celle du Kambojadeça ou Tibet, de celle de Vaîçāli ou Tirhut, reconnaītre deux Tārās du Magadha, d’une exécution que leur bonne conservation permet d’apprécier.
Les indications que nous relevons marquent dans l’histoire des Tārās une étape nouvelle. Celui qui, disposant des documents tibétains, serait à même d’en extraire des textes peut-être inconnus dans la littérature sanscrite actuelle, poserait en quelque sorte les bornes du domaine littéraire de Tārā. Le résultat d’un travail de ce genre acquerrait une valeur encore plus certaine s’il s’y ajoutait une analyse analogue des transcriptions et traductions que peut contenir le Tripiṭaka chinois ; M. Édouard Specht a signalé jadis l’existence de deux textes transcrits en